Apple Pay : attire et inquiète à la fois les banquiers
Le lancement d’Apple Pay aux États-Unis s’est déroulé le lundi 20 octobre. Et bien sûr, ce système de paiement sans contact a fait parler de lui et particulièrement auprès des banquiers qui s’inquiètent pour leur sécurité. Cette nouveauté de la firme à la pomme aurait-elle le même succès que le fameux iTunes ? Rien n’est encore certain, mais pour voiler les incertitudes, Tim Cook, le patron d’Apple affirme avoir déjà passé des accords avec plus de 500 établissements bancaires américains et 220 000 points de vente à ne citer que le grand MacDonald’s.
Certes, l’arrivée d’Apple Pay n’a pas été une surprise étant donné qu’Apple dispose déjà d’environ 800 millions de données bancaires récoltées via AppStore, son magasin virtuel, et iTunes. Reposant entièrement sur le NFC ou Near Field Communication, le paiement mobile à partir de cette application est sans contact. Il suffit de passer à quelques centimètres du terminal de paiement et le tour est joué. Aujourd’hui, la plupart des smartphones et des cartes de paiement sont équipés d’une telle fonctionnalité.
La question de sécurité
En matière de paiement sans contact, la sécurité est toujours mise en cause. En France, le règlement par NFC n’est pas très recommandé par l’UFC-Que choisir et la CNIL surtout sans un code d’identification personnelle. En effet, selon encore l’UFC, les pirates pourront capter le NFC à quelques mètres seulement. De son côté, le géant Apple va faire tout ce qui est nécessaire pour la sécurisation des transactions effectuées à l’aide de ce système notamment les données bancaires. D’ailleurs, la firme de Cupertino a équipé ses nouveaux terminaux d’un système de reconnaissance digitale Touch ID pour une meilleure protection des utilisateurs.
En ce qui concerne la rémunération d’Apple pour son système de paiement mobile sans contact, les banques lui accorderont 0,15 % pour chaque opération. Misant sur une éventuelle hausse des transactions, les intermédiaires financiers américains n’ont pas hésité à adhérer. D’autant plus que la firme emblématique de la génération du tout numérique fera tout pour réduire la fraude.
Une situation plus difficile en Europe
Les solutions de sécurité proposées par Apple pour l’utilisation de ce nouveau système de paiement ne sont pas forcément adaptées au contexte européen. Sur l’autre côté de l’Atlantique, la carte à puce est la référence et non la carte à piste magnétique comme aux États-Unis. Pascal Burg, l’un des patrons du cabinet de consultant Edgar Dunn, estime que l’exportation de ce produit d’Apple sur le Vieux Continent ne va pas être facile étant donné que les marchés y sont déjà très fractionnés et les commissions très serrées. D’après encore M. Burg, les avis des banquiers européens sur Apple Pay pendant leur réunion de la semaine dernière ont été départagés. Si certains ont trouvé l’idée intéressante, d’autres s’angoissent sur la possibilité de se faire désintermédier.
Afin de prendre la situation en main, Apple a récemment recruté deux responsables de Visa pour mener à bien la préparation du lancement de son projet en Europe. Dans l’Hexagone, les commissions sont versées par les marchands avant d’être départagées par la banque, le réseau d’acceptation et la banque du commerçant.